Unstable Matters
8:00 2-Channel Video-Installation, HD and Sound
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Nous disons corps et esprit et séparons ces mots les uns des autres.
Chacun est prononcé et orthographié différemment.
Mon corps est une masse dans laquelle je suis piégée et je ne peux pas décharner.
Mon esprit hante la nuit,
Désir insatiable.

Il n’existe pas de corps cohérent. Nous sommes une multitude qui se contredit, se coïncide, enchaînante et fondante les uns dans les autres. Oui, nous vivons une époque troublée. Des temps qui nous montrent notre propre instabilité, notre vulnérabilité, notre éphémère.
Sinon, ce serait la stagnation.
Peut-être devons-nous embrasser cette instabilité. En tant que messager du changement.
Le monde que nous connaissions s'effondrera.
Et si on dansait sur ses morceaux brisés, fracassants avec joie?

Unstable Matters est venue de mon préoccupation avec le corps, ou ce que nous appelons ainsi, comme quelque chose d'extérieur à nous-mêmes et à sa relation avec nous-mêmes ou ce que nous appellerions notre esprit et notre âme, dans un système capitaliste comme nous vivons, dans lequel nos corps sont intégrés et commercialisés comme d'autres biens, dans lesquels nous nous dispersons en tant qu'êtres humains. Surtout ce que cela signifie d'avoir un corps féminin incorporé dans ce système, un système qui capitalise les corps féminins comme source de profit (ou de travail) et exproprie les femmes de l'autodétermination sur leur propre corps. Ce travail  soulève des questions sur la relation entre l'identité physique et un environnement social imprégné de technologie. La corporéité devient reconnaissable comme un support perméable et déformable menacé par la fragmentation et le contrôle externe. Ce travail traite le sentiment d'aliénation. Aliénation à nous-mêmes et au monde dans lequel nous vivons. Aliénation mais aussi désir à la fois. Envie de quelque chose ou de quelqu'un à qui s'accrocher quand tout autour de nous semble s'effondrer. Nostalgie d'un temps que nous n'avions jamais connu mais nous imaginons être meilleur et l'imagination ne faisant pas partie de ce monde, alors nous pourrions simplement rentrer chez nous après notre voyage. Un jour. Un fantasme qui nous empêche de rompre a jeté la stagnation.

Laissons nous les choses devenir instables. Corps instables.

We say body and mind and separate these words from each other.
Each one is pronounced and spelled differently.
My body is a matter I am trapped in and can't shed.
My mind haunts the night,
yearning.

There is no such thing as one coherent body. We are a multitude, contradicting, overlapping, fading and melting into each other.
Yes, we do live in troubled times. Times that show us our instability, our vulnerability, our transience. If not, it would be stagnation.
Maybe we have to embrace this instability.
As a messenger of change.
The world we knew will fall apart.
What if we dance on its shattered pieces, filled with joy?

Unstable Matters came through my occupation with the body, or what we call so, as something outside of ourselves and its relationship to ourself or what we would call our mind and soul, in a capitalistic system like we live in, in which our bodies are integrated and merchandised as other goods, in which we dissolve as human beings. Especially what it means having a female body incorporated in this system. A system that capitalizes female bodies as a source of profit (or labour) and expropriates women from self-determination over their own bodies. It raises questions about the relationship between physical identity and a social environment permeated by technology. Corporeality becomes recognisable as a permeable and deformable medium that is threatened by fragmentation and external control. It deals with the sentiment of alienation. Alienation to ourselves and the world we live in. Alienation but also longing at once. Longing for something or someone to hold on when everything around us seems to fall apart. Nostalgia for a time we never knew but we imagine to be better and the imagination not being part of this world, so we could just go home after our journey.
One day.
A phantasm that keeps us from breaking threw stagnancy.

Let the matters become unstable. Unstable matters.